la satire LSP

الجمعة، 18 ديسمبر 2009

. Définition et fonction DE LA SATIRE
La satire est une représentation critique et comique d'un défaut, d'un vice, d'un mensonge observé dans la réalité, sur le plan moral, politique ou social. Cette représentation peut prendre des formes diverses: poème (on a longtemps considéré la satire comme étant l'apanage de la poésie, elle constituait un genre poétique à part entière: témoin la tradition des poètes satiriques allant de Horace à Boileau), récit, théâtre, essai. Quelle que soit la forme qu'elle emprunte, la satire se présente toujours comme un texte orienté, engagé; le comique n'y est jamais gratuit. Elle a une cible située à l'extérieur du texte: cela peut être un comportement, une idée (dans Candide de Voltaire, la cible principale est la conception optimiste du monde proposée par des philosophes comme Leibniz), une personnalité publique, une institution, etc. L'auteur satirique perçoit le monde autour de lui comme un désordre, une absurdité, où la logique et la vérité ne sont pas respectées, mais bafouées, trahies. Refusant d'adhérer à ce monde, et au nom de la logique et de la vérité universelles qu'il partage avec les gens de bon sens, il choisit de l'attaquer avec une arme de choix: l'humour (le rire). En tournant en dérision tout ce qui appartient à ce monde, en grossissant, en caricaturant ses défauts et ses vices, il cherche à le discréditer, à le disqualifier, à dévoiler sa fausseté, son incohérence. Le rire satirique comporte du mépris, parfois même de l'agressivité, mais il écarte la passion, le tragique; la satire implique une distance, un détachement.

À travers cette dénonciation, l'auteur satirique poursuit un but précis: corriger le monde, rétablir un ordre perdu. Le discours satirique comporte donc deux aspects: d'une part, il y a la dynamique du rire et, d'autre part, la «morale’ ou la leçon ou le souci de vérité (toujours plus ou moins implicite) qui témoigne d'une volonté de changer les choses. L'équilibre entre ces deux éléments doit être maintenu pour éviter que la satire ne devienne une farce gratuite ou un texte moralisateur.

Comme la satire, le pamphlet est un discours orienté vers une cible extérieure: il dénonce, attaque des systèmes, des institutions, des personnalités publiques, etc. Cependant, il n'implique pas de détachement, de distanciation: le pamphlet est le genre le plus engagé qui soit. Il s'écrit non pas dans une distance ironique, mais au plus près du monde, dans la confusion et la violence du monde qu'il dénonce. Discours hybride, il est constitué d'éléments appartenant à l'essai, à la satire, à la polémique et à l'invective. Il joue le rôle de révélateur des défauts et des failles d'un système; il dévoile l'imposture généralisée (dans les moeurs, dans le langage, etc.), l'aliénation dont chacun est victime; il témoigne de l'incohérence, de l'absurdité du monde. Comme le satiriste, mais sur le mode passionné, le pamphlétaire cherche à rétablir un ordre perdu. Il n'est pas étonnant que le pamphlet se soit épanoui à des époques caractérisées par un grand désordre, une grande effervescence sociale: ex.: Révolution française, Révolution tranquille au Québec, Mai 68.

L'épigramme, à l'origine, n'était pas satirique: dans la Grèce antique, elle était inscrite dans la pierre et faisait l'éloge des guerriers, des athlètes. Elle s'est peu à peu transformée pour devenir une petite pièce de vers portant sur toutes sortes de sujet, traités sur un mode léger: l'amour, l'amitié, etc. C'est Martial qui le premier a donné une tournure satirique à l'épigramme: à partir de lui, elle devient un moyen privilégié d'attaquer un ennemi, de se moquer des gens et des moeurs. Cette attaque, cette moquerie se fait par le truchement d'un trait piquant, d'un mot d'esprit qui termine le poème. Ainsi, comme la satire et le pamphlet, l'épigramme est tournée vers une cible, elle témoigne de la même volonté de dégrader, de discréditer; elle cherche à agir sur le monde. Cependant, elle n'a pas la même portée que les deux autres genres: ses cibles font souvent partie d'une société plus ou moins close, à laquelle tous n'ont pas accès (cf. Martial et Léautaud, où les attaques sont souvent dirigées contre des ennemis personnels de l'auteur).

La parodie se définit comme l'imitation non sérieuse d'un texte (ex.: Virgile travesti), d'un genre (ex.: Don Quichotte) ou du style d'un auteur (ex.: texte no 4, Écrire à peine parler). C'est une reproduction qui souligne les défauts du texte, du genre ou du style d'un auteur en les grossissant, en les caricaturant. Elle imite en déformant, en travestissant (ex.:changement de ton: on passe du tragique au burlesque), dans une intention ironique. La cible de la parodie, c'est la plupart du temps un texte canonique, un auteur *laquo;sérieux»: subversion des formes littéraires qui font autorité. Mais ce texte ou cet auteur qu'elle attaque, elle a besoin de lui pour exister; elle n'a pas d'existence autonome. Alors que la satire porte surtout sur la fonction référentielle du langage, sur le monde situé hors du texte, la parodie joue davantage sur la fonction poétique du langage, sur le signifiant.

4. Origines et postérité.
Origines.
L'origine de la satire n'est sans doute pas très éloignée de celle du rire. Il y a eu chez l'être humain prise de conscience de soi et des autres, prise de distance qui lui a permis de porter un jugement sur les êtres et les choses. Conséquence: découverte des défauts, des discordances dans l'ordre du monde. Par la moquerie, l'être humain a cherché à révéler ces défauts, ces discordances, dans l'espoir de les corriger, de changer les choses.
La satire est apparue dans les premiers moments de la littérature occidentale (cf. Archiloque). Toutefois, elle n'a commencé à se développer comme genre littéraire qu'après l'épanouissement de la comédie en Grèce et à Rome. Elle a emprunté à la comédie (dont l'objectif premier était de faire rire) ses procédés parodiques pour les utiliser à des fins de critique politique, sociale et morale.

Postérité.
L'épigramme est tombée en désuétude.
La satire est plus que jamais dispersée dans d'autres genres littéraires: on la trouve dans un grand nombre de textes (surtout romans et pièces de théâtre), mais elle n'occupe pas toute la place (ex.: L'Avalée des avalés de Ducharme). En revanche, elle s'est épanouie d'une manière importante dans le domaine de la chanson depuis une trentaine d'années: on n'a qu'à penser à des chansonniers comme Brassens, Ferré, Brel, Leclerc et, au Québec, Richard Desjardins; la critique sociale est au coeur de leurs préoccupations.
Le pamphlet, genre très lié aux circonstances, semble avoir perdu un grande partie de sa popularité. Cela peut s'expliquer par le déclin des idéologies moralisatrices, remplacées par de la communication.
http://www.cafe.edu/genres/n-satire.html

LSP JOURNALISME LE BILLET

Le billet d'humeur, le genre journalistique qui secoue !

Le billet d'humeur, c'est l'électron libre des genres journalistiques ! Il se place résolument du côté du commentaire, et même dans son aspect le plus subjectif.

Le billet d'humeur, c'est avant tout le regard très personnel, décalé et critique d'un journaliste sur un fait d'actualité. Contrairement à l'éditorial, où celui qui écrit marque traditionnellement la position de "l'éditeur", du propriétaire du journal (plutôt du directeur de la publication en France) et, en général, de la rédaction, le billet d'humeur n'engage que son auteur (1). Celui qui en a la charge doit donc bénéficier de la confiance de la rédaction et de la direction ou, à défaut, au moins d'un prestige suffisant pour pouvoir se situer "au dessus de la mêlée". En cas de dérapage, l'auteur risque évidemment sa tête (métaphoriquement parlant bien sûr, du moins en France...).

Le billet d'humeur ne s'interdit rien, y compris la mauvaise foi. C'est donc le genre trangressif par excellence, le seul à ne pas toujours respecter - par obligation de genre - les règles qui s'imposent à tous les autres genres journalistiques : recoupement des informations, impartialité dans l'analyse des faits (2), modération des propos, langue soutenue... (3)

Le billet d'humeur, c'est aussi le lieu de l'indignation, du coup de gueule et de la mauvaise humeur. C'est une prise de parole individuelle qui sort le journal d'un certain conformisme, d'une routine, qui est souvent la contrepartie du travail d'équipe. On dit là ce que "tout le monde" pense, mais que peut-être la rédaction aurait du mal à écrire... Rien d'étonnant donc, par exemple, que le billet d'André Frossard, qu'il a tenu dans Le Figaro de 1963 à 1995, s'intitulât Cavalier seul.

Le billet d'humeur, c'est donc aussi (surtout) un auteur qui impose sa marque et son style. A cet égard, les billets de Pierre Marcelle dans Libération et de Pierre Georges dans Le Monde (bien que les deux auteurs aient des raisons de ne pas souhaiter qu'on les rapproche...) ont quelques points communs : ils établissent notamment un lien fort avec leurs lecteurs en utilisant un langage volontiers familier mais truffé de références ; ils savent l'un et l'autre se saisir d'une anecdote de la vie quotidienne, d'une brève du bout du monde, de la collision improbable de deux événements pour arracher leur lecteur à la routine, le secouer et le contraindre à jeter un regard neuf sur ce qui semblait si naturel (4) ; ils ont le sens de la formule qu'on prend en pleine figure, mais aussi de la pirouette, du clin d'oeil qui fera sourire... L'humour - grinçant -, l'ironie sont des composantes importantes du billet d'humeur, et tant pis si ça rape et ça gratte ! A cet égard, les billets d'Hervé Le Tellier (dans la lettre des abonnés du Monde) sont des modèles du genre : en ne lui accordant qu'une place réduite, l'éditeur l'a contraint à une forme de haïku. Il lui faut en deux phrases énoncer et dénoncer. Et si possible surprendre. Au fait, ces billets portent un titre : papier de verre !

Le billettiste est donc en général un journaliste accompli et qui sait écrire (!), un homme qui possède du crédit et de la maturité.

Le billet d'humeur, c'est aussi une place stratégique dans le journal : dans Le Monde, il y a le dessin de Plantu en une et le billet de Pierre Georges (qui est d'ailleurs, depuis octobre 2003, celui d'Eric Fottorino) en der ! Le billet est exposé, mis en valeur. C'est un "produit d'appel", une "tête de gondole" (5). Mais pour le lecteur, pour l'habitué, le billet, c'est un rendez-vous. Un rendez-vous urgent et souvent passionné non pas avec le journal, mais avec une sorte d'alter ego dont il espère partager l'humeur. Le billettiste doit donc se montrer chaque jour à la hauteur de l'attente et faire avec brio son numéro de trapéziste : «Ah ! il est fort ! » devrait conclure le lecteur ravi.

Pierre Méra

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(1) D'un point de vue rédactionnel seulement. Pour la justice, tout ce qui s'écrit dans le journal engage également la responsabilité pénale du directeur de la publication... !

(2) Loin de moi l'idée d'oser écrire que les "billettistes" sont malhonnêtes ! Il s'agit ici de cette attitude qui consiste à peser soigneusement les arguments des différentes parties à un débat. Le billettiste affirme un point de vue : le sien. Dût-il être partial !

(3) Naturellement, le billettiste, pas plus qu'un autre journaliste ne peut s'exonérer des limites posées par la loi : injure et diffamation ont, en général, disparu des billets et éditoriaux de la presse d'aujourd'hui.

(4) Dans L'exception et la règle, Brecht définit, en quelque sorte, l'attitude du parfait billettiste.

(5) Les billettistes vont adorer... :-)

http://www2.presse.ac-versailles.fr/Pedago/Humeur01.htm

emploi de certaines prepositions

CONCURRENCE DANS L’EMPLOI DE CERTAINES PRÉPOSITIONS EN FRANÇAIS

Albane Lesauvage
Marie-Josée St-Louis



Cette recherche tente d’expliquer les erreurs commises dans le choix de certaines prépositions en français. Plusieurs auteurs proposent d’expliquer ces erreurs par la méconnaissance des valeurs actuelles des prépositions et par l’influence de l’anglais. L’hypothèse proposée dans cet article est que deux prépositions en concurrence partagent une parcelle de sens. Après analyse d’un corpus de phrases, on remarque que les erreurs dans l’emploi des prépositions relèvent de deux facteurs. Le premier porte sur la nature des compléments et le deuxième sur les frontières sémantiques entre certaines prépositions ainsi que le sens étymologique de la préposition. Cette étude démontre que le choix d’une préposition plutôt que d’une autre est influencé par la valeur conceptuelle du complément qu’elle introduit et par la parenté de sens qui existe entre les prépositions.

1 Introduction
Les prépositions jouent un rôle essentiel dans les structures analytiques de la langue. Elles servent à exprimer les rapports entre les choses. Plusieurs prépositions peuvent être en concurrence dans la langue courante; toutefois, l’emploi d’une préposition plutôt que d’une autre peut être considéré dans les grammaires normatives comme étant une erreur.
L’exemple (1a) représente le type d’erreur d’emploi de prépositions que nous tenterons d’expliquer dans cette recherche. Le dièse (#) indique la forme attestée mais non normative par opposition à la forme normative qu'on peut voir en (b).

(1) a. # C’est avec cette présentation que prend fin le colloque. (cf. 55)1
b. C’est par cette présentation que prend fin le colloque.

Les erreurs les plus courantes se retrouvent avec les prépositions dans, sur, en, avec, après, par et pour. Pouvons-nous dire que l’erreur dans l’emploi des prépositions est attribuable à la parenté de sens qui existe entre elles ? Existe-t-il d’autres explications à cette confusion ?
Plusieurs ouvrages tentent d’éclaircir les causes de ces erreurs d’emploi de prépositions. Selon Brunot (1953) et Dagenais (1984), le sens d’une préposition se restreint au fil des ans, c’est-à-dire qu’il se spécialise, et les erreurs commises sont dues à une ignorance des valeurs actuelles. Dagenais ajoute que ces erreurs peuvent s’expliquer également par l’influence de l’anglais, ce à quoi adhère également Colpron (1994). Ces auteurs avancent ces explications aux erreurs d’emploi de prépositions sans toutefois faire une analyse cas par cas.
Le but de notre recherche est d’amener une meilleure caractérisation sémantique des prépositions dans, sur, en, avec, après, par et pour, en faisant ressortir leurs parcelles de sens communes et leurs conditions d’emploi.
Notre hypothèse est que deux prépositions qui sont en concurrence possèdent une parcelle de sens commune qui peut expliquer cette variation. Notre objectif principal est de démontrer dans quelle mesure la concurrence entre deux prépositions relève de la parenté de sens qui existe entre elles.
Dans la section 2, nous détaillons la méthodologie que nous avons divisée en deux parties, soit le corpus et la méthode d’analyse. Dans la section 3, nous abordons la description et l’analyse des résultats et, ensuite, dans la section 4, nous présentons notre conclusion.
2 Méthodologie
2.1 Le corpus
Notre corpus, que l’on retrouve dans l’annexe 1, est constitué de 84 exemples d’erreurs commises en France, au Canada, en Belgique et en Suisse, relevés dans les différents ouvrages répertoriés dans notre bibliographie. Nous avons considéré uniquement les exemples pour lesquels deux prépositions sont en concurrence. Chaque exemple a été analysé afin de déterminer si l’erreur d’utilisation de la préposition provenait du sens de la préposition ou de celui du complément.
Les exemples de prépositions qui alternent avec à et de, comme dans les énoncés (2)-(4) ont été omis de notre recherche.

(2) a. # Le fils à Jacques.
b. Le fils de Jacques.

(3) a. # Elle est dans la fenêtre.
b. Elle est à la fenêtre.

(4) a. # Elle aime pour la première fois dans sa vie.
b. Elle aime pour la première fois de sa vie.

Ces prépositions ont fait l’objet de nombreuses études qui les considèrent comme vides de sens, puisqu’elles peuvent désigner une multitude de relations. Ce sont les deux prépositions qui résistent le plus à une analyse sémantique (Cervoni 1991). Puisque l’objectif de notre recherche est de rendre compte de la concurrence entre deux prépositions par une analyse sémantique, nous nous sommes concentrées sur l’analyse des prépositions dans, sur, en, avec, après, par et pour et nous avons relevé les exemples de concurrence entre ces prépositions.
2.2 La méthode d’analyse
Nous démontrons par une analyse sémantique basée sur les définitions du Lexis (1989), qu’il est possible d’expliquer cette concurrence par une parenté de sens. Nous avons choisi les conditions d’utilisation des prépositions du Lexis parce qu’elles ont définies de façon précise et exhaustive (annexe 2).
Nous avons classé nos exemples selon deux contextes principaux où nous retrouvons des erreurs de prépositions : la nature du complément et le contenu sémantique de la préposition. Dans la classe nature du complément, nous avons regroupé les exemples pour lesquels c’est le complément qui sollicite la préposition et dans la classe contenu sémantique de la préposition nous avons inclus les exemples pour lesquels c’est le contenu sémantique de la préposition qui justifie son utilisation avec le complément qui l’accompagne.
3 Description et analyse des résultats
Le tableau 1 montre que 37 exemples d’erreurs de prépositions analysés relèvent du complément, soit 44 % de notre corpus, tandis que 47 exemples d’erreurs de prépositions analysés relèvent de la préposition, c’est-à-dire 56 % de notre corpus.

TABLEAU 1
RÉPARTITION DES EXEMPLES SELON LA CATÉGORIE À
LAQUELLE L’ERREUR EST ATTRIBUABLE

Classe nombre %
Complément 37 44
Préposition 47 56
Total 84 100

3.1 La nature du complément
La catégorie nature du complément regroupe les exemples de notre corpus pour lesquels le choix de la préposition est déterminé par la nature du complément qu’elle introduit. La majorité de ces exemples impliquent une alternance entre dans et sur. Nous étudierons d’abord le cas de la concurrence entre dans et sur, puis celui de celle entre dans et avec.


3.1.1 Dans et sur

Considérons les exemples en (5), (6), (7) et (8) qui illustrent la concurrence entre dans et sur.

(5) a. # Je marche sur la rue. (cf. 1)
b. Je marche dans la rue.

(6) a. # Je marche sur l’avenue. (cf. 3)
b. Je marche dans l’avenue.

(7) a. # Je marche dans le chemin. (cf. 4)
b. Je marche sur le chemin.

(8) a. # Je marche dans le boulevard. (cf. 5)
b. Je marche sur le boulevard.

Selon le Lexis, la préposition dans s’emploie pour désigner un endroit à l’intérieur d’un lieu ou d'un volume, alors que la préposition sur désigne un lieu situé en surface. Une erreur fréquente que l’on rencontre dans l’emploi de ces deux prépositions survient dans le contexte d’utilisation avec les noms désignant des voies de circulation.
Ainsi, selon les définitions données aux noms rue et avenue (9a-b), ces deux termes devraient être considérés comme décrivant des volumes puisqu’ils sont bordés de maisons ou d’arbres et ainsi demander la préposition dans. Des noms comme chemin, qui est considéré comme une surface parce qu’il est à découvert, c’est-à-dire qu’il n’est pas bordé d’arbres ou de maisons, et boulevard, qui historiquement désignait les remparts d’une ville sur lesquels les gens marchaient, représentent plutôt des surfaces (9c-d) et devraient donc commander l’utilisation de la préposition sur.

(9) Définitions selon Le petit Robert (1997) :

a. Rue : Voie bordée, au moins en partie, de maisons, dans une agglomération. [Les maisons qui la bordent forment un volume.]
b. Avenue : Voie plantée d’arbres qui conduit à une habitation. [Les arbres qui la bordent forment un volume.]
c. Chemin : Voie qui permet d’aller d’un lieu à un autre. Spécialt. Bande déblayée assez étroite qui suit les accidents du terrain. [Voie à découvert qui représente une surface.]
d. Boulevard : Large voie faisant le tour d’une ville. Rue très large, généralement plantée d’arbres. Étym. Emplacement des anciens remparts [historiquement : Voie à découvert qui représente une surface.]

Ainsi, puisque la norme prescrit l’utilisation de la préposition dans quand le complément qu’elle introduit représente un volume, on s’attend à trouver dans et non sur avec rue et avenue comme en (5b) et en (6b). À l’inverse, on s’attend à trouver sur et non dans avec chemin et boulevard comme en (7b) et en (8b).
En fait, les exemples que nous avons recensés montrent des emplois des deux prépositions avec les quatre termes, en particulier les emplois soi-disant fautifs de sur avec rue et avenue et de dans avec chemin et boulevard.
Selon Le Colpron (1994), l’erreur illustrée en (5a) résulte d’un calque de l’anglais : I am walking on the street. Nous croyons peu probable qu’il s’agisse uniquement d’anglicisme puisque, en anglais, road désigne aussi bien une route, un chemin ou une rue, ce qui ne rend pas compte du fait que l’on retrouve dans le chemin. Nous croyons que ces erreurs sont dues au fait que les locuteurs ne font pas nécessairement de distinction entre le sens de rue et avenue qui représentent des volumes, et le sens de chemin et boulevard, qui représentent des surfaces. Les distinctions entre ces mots étant devenues obscures pour la majorité des locuteurs, le choix de la préposition appropriée ne peut donc reposer sur le contenu sémantique du complément.
Cela nous amène à proposer que la concurrence entre les prépositions dans et sur, dans les exemples (5) à (8), est reliée à une parenté de sens qui existe entre les prépositions et à une méconnaissance des contenus sémantiques des compléments, puisque les deux prépositions sont employées pour désigner un rapport de lieu et que l’utilisation de l’une ou l’autre se justifie par la conceptualisation du complément.
Dans les exemples (10) et (11), c’est encore le complément qui justifie le choix de la préposition.

(10) a. # La pomme est dans le plateau. (cf. 22)
b. La pomme est sur le plateau.

(11) a. # La pomme est sur le plat. (cf. 23)
b. La pomme est dans le plat.

Selon la norme, plat représente un volume : récipient à fond plat, tandis que plateau représente une surface : support plat. On s’attendrait à trouver sur un plateau et dans un plat, pourtant nous observons des erreurs chez certains locuteurs. Encore une fois selon sa conceptualisation du complément, soit un récipient ou une surface, le locuteur utilise sur ou dans.
Le tableau 2 montre que 36 exemples d’erreurs analysés dans l’emploi des prépositions dans et sur relèvent du complément, soit 90 % des exemples concernant l’alternance entre dans et sur; tandis que seulement 4 exemples d’erreurs avec ces prépositions relèvent de la préposition, c’est-à-dire 10 % des exemples concernant ces deux prépositions.


TABLEAU 2
RÉPARTITION DES EXEMPLES AVEC DANS ET SUR SELON LE CONTEXTE AUQUEL L’ERREUR EST ATTRIBUABLE.

dans et sur nombre %
Complément 36 90
Prépositions 4 10
Total 40 100






3.1.2 Dans et avec
Sur les 37 exemples d’erreurs de prépositions attribuables à la nature du complément, 36 relèvent de la concurrence entre dans et sur, et un seul relève de la concurrence entre dans et avec. Il s’agit de l’exemple (12).

(12) a. # Le capitaine regarde dans sa longue vue. (cf. 53)
b. Le capitaine regarde avec sa longue vue.

D’après le Lexis (1989), la préposition dans s’emploie pour désigner un rapport de lieu alors que la préposition avec désigne l’utilisation d’un instrument.
L’emploi de la préposition dans, dans l’exemple (12a), peut s’expliquer par le fait que le locuteur conçoit le complément longue vue comme un objet à l’intérieur duquel on regarde (volume). Selon la norme, il s’agit d’un instrument avec lequel on regarde, donc la préposition appropriée serait avec comme dans l’exemple (12b).

3.2 Contenu sémantique de la préposition
La catégorie contenu sémantique de la préposition regroupe des exemples pour lesquels c’est le contenu sémantique des prépositions qui engendre les erreurs. Nous discuterons chacune des paires de prépositions en concurrence. Nous montrerons que dans plusieurs cas la concurrence provient de la survivance d’un emploi ancien.
3.2.1 Dans et sur
Observons l’alternance entre dans et sur illustrée en (13).

(13) a. # Dans mes vieux jours, j’écrirai un livre. (cf. 37)
b. Sur mes vieux jours, j’écrirai un livre.

Selon la définition donnée dans le Lexis, la préposition dans s’emploie pour désigner un temps précis alors que la préposition sur désigne un temps approximatif. En effet, la préposition sur sert à construire les compléments qui indiquent une dimension de temps qui n’est pas définie alors que la préposition dans sert à construire un complément qui évoque « le terme final d’une durée nécessaire à l’achèvement d’un procès » (Wagner et Pinchon 1962:475). Ainsi, dans l’exemple (13a) il est erroné d’utiliser la préposition dans puisque le complément mes vieux jours représente une durée approximative et non l’achèvement d’une action.
Le locuteur qui ne connaît pas la nuance sémantique qui existe entre les prépositions dans et sur dans un contexte temporel emploie l’une ou l’autre. Ce fait s’explique par l’emploi archaïque des deux prépositions puisque, jusqu’au 19e siècle, elles pouvaient être utilisées dans un même contexte temporel. Mais, par la suite, la limitation de l’action dans le temps s’est vue marquée par la préposition dans uniquement (Gougenheim 1951:187). L’erreur d’emploi entre ces deux prépositions peut donc être considérée comme étant due à cette parcelle de sens commune qui a persisté dans l’usage.
3.2.2 Dans et en
Considérons les exemples de concurrence entre dans et en illustrés en (14) et (15).

(14) a. # Le voyage est prévu dans le train. (cf. 47)
b. Le voyage est prévu en train.

(15) a. # J’ai rencontré Guy en train. (cf. 52)
b. J’ai rencontré Guy dans le train.

La norme prescrit l’utilisation de la préposition dans pour introduire un objet physique alors que la préposition en est utilisée pour introduire un mode de transport (Lexis 1989). Dans les exemples (14a) et (14b), le complément train est un moyen de transport, la norme prescrit alors l’utilisation de la préposition en. Dans les exemples (15a) et (15b), le complément train représente un lieu puisque l’on rencontre quelqu’un à un endroit. La préposition appropriée est donc dans. Il s’agit en (14a) et (15a) d’archaïsmes : avant le Moyen Âge, les deux prépositions étaient synonymes et on pouvait employer l’une ou l’autre peu importe le contexte (Gougenheim 1951:166). Cependant, depuis le 19e siècle, le sens de chacune de ces deux prépositions s’est spécialisé (Gougenheim 1951:166). Le sens commun qu’avaient autrefois en et dans est encore présent aujourd’hui chez plusieurs locuteurs. Comme dans le cas précédent, la concurrence entre dans et en illustrée en (14) et (15) semble s’expliquer par un emploi archaïque.
3.2.3 Dans et avec
L’exemple en (16) montre la concurrence entre dans et avec.

(16) a. # Elle a été 20 ans avec ce service-là. (cf.54)
b. Elle a été 20 ans dans ce service-là.

Colpron (1994) explique cet exemple par un calque de l’anglais to be with. Nous proposons d’expliquer cette erreur d’une part par la méconnaissance des valeurs de la préposition avec et d’autre part, par la conceptualisation du complément ce service-là. La préposition dans s’emploie pour désigner un rapport de lieu (physique ou abstrait) et la préposition avec s’emploie pour désigner une réunion entre deux personnes (Lexis 1989).En (16), le complément ce service-là est un complément locatif abstrait. L’utilisation de la préposition dans est alors prescrite par la norme. Dans l’exemple (16a), la préposition avec est utilisée pour désigner une relation d’association entre le sujet et le complément, qui ne représente pas une personne. En effet, le sujet elle a bien été avec les gens qui font partie de ce service, mais elle était dans ce service en tant que lieu de travail. La méconnaissance du sens restreint de avec lorsqu’il s’agit d’une association et la conceptualisation que l’on a de ce service-là, c’est-à-dire les personnes formant ce service ou le lieu de travail, permet d’expliquer l’alternance.
3.2.4 Avec et par
L’exemple en (17) montre la concurrence entre avec et par.

(17) a. # La Bible commence avec la genèse. (cf. 61)
b. La Bible commence par la genèse.

Selon le Lexis, la préposition avec s’emploie pour désigner une manière, un moyen tout comme la préposition par. Dans ces exemples, c’est le verbe commencer qui conditionne le choix de la préposition. En effet, le complément du verbe commencer se construit avec la préposition par. Alors que l’expression commencer par signifie «avoir pour début», et en ce sens évoque un ordre, une place dans une succession (Wagner et Pinchon 1962:438), la préposition avec désigne une manière ou un moyen sans notion d’ordre. Le sens de par est plus restreint que le sens de avec, c’est-à-dire que les deux prépositions peuvent désigner une manière et un moyen, mais lorsqu’il y a une relation ordonnée, c’est par qui est sollicitée. Ces deux prépositions présentent une parenté de sens et, la frontière sémantique étant mince, nous croyons que celle-ci est à l’origine des erreurs commises.
3.2.5 Par et pour
L’exemple en (18) montre la concurrence entre par et pour.

(18) a. # La banque lui propose de payer 8 par 100 d’intérêt. (cf. 66)
b. La banque lui propose de payer 8 pour 100 d’intérêt.

Selon la norme, la préposition par s’emploie pour désigner le concept de distribution (par exemple : 8 coupons par personne), alors que la préposition pour est utilisée comme concept de proportion (par exemple : 8 pour 100) (Lexis 1989). Dans l’exemple (18a), par est utilisé pour désigner une proportion. La distribution établit un rapport entre deux choses différentes tandis que la proportion concerne une quantité dans un tout. Dans les deux cas, il s’agit de préciser une quantité x dans un ensemble de référence (pour chaque personne, huit coupons et pour chaque tranche de cent dollars, huit dollars d’intérêt). Le locuteur a étendu le sens de proportion de pour à par.
3.2.6 Par et en
L’exemple (19) illustre la concurrence entre par et en.

(19) a. # Ces livres sont classés en ordre alphabétique. (cf. 70)
b. Ces livres sont classés par ordre alphabétique.

La préposition par s’emploie pour désigner la manière d’action et en s’emploie pour désigner la manière d’être (Lexis 1989). Dans l’exemple (19a), la préposition en est utilisée pour marquer la manière d’action alors qu’elle ne doit être utilisée que pour marquer la manière d’être (par exemple : Ces livres sont en ordre alphabétique). On doit utiliser la préposition par pour exprimer la manière d’action. De plus, comme nous l’avons mentionné plus tôt, lorsqu’il y a une succession (ordre alphabétique), c’est par qui est attendu. On peut postuler qu’il existe une parenté de sens entre ces deux prépositions puisqu’elles désignent toutes deux la manière, et la nuance qui existe entre elles est parfois inconnue du locuteur, ce qui explique cette erreur.
3.2.7 Par et sur
L’exemple (20) montre la concurrence entre par et sur.
(20) a.  La table mesure 1 mètre par 2 mètres. (cf. 73)
b. La table mesure 1 mètre sur 2 mètres.

D’après le Lexis, la préposition par s’emploie pour désigner un rapport de distribution (trois coupons par personne), alors que la préposition sur désigne un rapport de dimension (1 mètre sur 2 mètres). En (20a), la préposition par est utilisée pour désigner une dimension. Le Colpron (1994) explique ces erreurs par un calque de l’anglais 1 by 2. Les erreurs commises peuvent également s’expliquer par une méconnaissance des valeurs de ces deux prépositions, c’est-à-dire le sens de distribution de par et le sens de dimension de sur.
3.2.8 Sur et en
L’exemple en (21) illustre la concurrence entre sur et en.

(21) a. # Il a fait ce travail sur 2 heures. (cf. 76)
b. Il a fait ce travail en 2 heures.

La préposition sur, comme on l’a déjà dit, doit introduire un complément de temps approximatif, tandis que la préposition en introduit un complément de temps de durée (Lexis 1989). Dans l’exemple (21a), sur est utilisé pour introduire un complément de temps précis, soit une durée de deux heures, alors que seul en peut introduire un tel complément de temps. La concurrence entre sur et en est un archaïsme : avant le 19e siècle, ces deux prépositions étaient employées pour introduire un même complément de temps, mais, depuis, leur sens s’est restreint. En effet, après le verbe faire (qui exprime l’accomplissement d’une action), la préposition en sert à construire un complément qui évoque la durée du procès, « le laps de temps nécessaire à son achèvement » (Wagner et Pinchon 1962:471), alors que la préposition sur est utilisée pour indiquer une valeur temporelle marquant l’approximation. Par contre, nous remarquons que cette utilisation de ces deux prépositions persiste dans l’usage, ce qui confirme qu’une parcelle de sens commune persiste entre ces deux prépositions.
3.2.9 Après et sur
Les exemples en (a) ci-dessous, nous montrent l’emploi de la forme archaïque de la préposition après.

(22) a. # La clé est après la porte. (cf. 80)
b. La clé est sur la porte.

(23) a. # Il a posé une affiche après la porte. (cf. 81)
b. Il a posé une affiche sur la porte.

(24) a. # Le chat est monté après un arbre. (cf. 82)
b. Le chat est monté sur l’arbre.

(25) a. # Il a une tache après son pantalon. (cf. 83)
b. Il a une tache sur son pantalon.

Selon le Lexis, la préposition après s’emploie pour désigner un rapport de contact immédiat alors que la préposition sur désigne une position au dessus. Dans ces exemples, l’emploi de après pour sur se justifie par l’archaïsme. En effet, cette utilisation transmet la valeur ancienne de au-dessus avec contact qu’avait après jusqu’au 16e siècle (Le Robert 1992:98).
Ces deux prépositions ont été en concurrence pour désigner la même réalité, puis sur est devenue la norme, mais nous retrouvons encore cette ancienne utilisation de après dans la langue. Nous croyons que cette parcelle de sens commune, où après et sur désignent le contact avec la surface, est à l’origine des erreurs commises.
4 Conclusion
Comme nous l’avons vu dans notre recherche, certaines prépositions peuvent se retrouver en concurrence et entraîner des erreurs. Brunot (1953) et Dagenais (1984) proposent d’expliquer les erreurs commises par une méconnaissance des valeurs actuelles des prépositions. Dagenais (1984) et Colpron (1994) expliquent plusieurs de ces mauvais emplois de prépositions comme étant des calques de l’anglais. Ce que nous avons tenté de démontrer, c’est que d’autres facteurs peuvent expliquer ces erreurs. Le premier facteur auquel nous nous sommes intéressées portait sur la nature du complément. Nous avons pu remarquer que la synonymie dans les compléments ou la méconnaissance des valeurs conceptuelles des compléments pouvait jouer un rôle important dans le choix de la préposition qui les accompagne. Le deuxième facteur analysé portait sur le contenu sémantique de la préposition. En effet, les frontières sémantiques entre certaines prépositions sont minces et le sens historique de la préposition peut, lui aussi, avoir une influence et apporter une explication à la production d’erreurs.
Le sens de certaines prépositions s’est spécialisé avec le temps, mais cette évolution de l’emploi normatif ne s’est pas toujours reflétée dans l’usage.
Nous pouvons donc soutenir que les erreurs dans l’emploi des prépositions relèvent non seulement de la parenté de sens qui existe entre deux prépositions, mais aussi de la méconnaissance des valeurs conceptuelles des compléments. Il sera intéressant de voir dans les prochaines années si l’usage se sera adapté à la norme, ou si la concurrence entre certaines prépositions persistera et amènera une nouvelle norme qui reflètera l’usage.
http://www.er.uqam.ca/nobel/scilang/cesla02/Albanemj.doc

la semiotique

fonctionnement d'un site web : qu'est ce qu'un site web "sémiotique" ?

Bonjour à tous,

Lors du dernier message sur la sémiotique et la communication, nous avons abordé la question de la sémiotique en général : la question de la communication en fonction d'un contexte global. Aujourd'hui, nous envisageons la question de la cohérence globale d'un système sémiotique en particulier.

Un système sémiotique est un système cohérent qui fonctionne en sous-systèmes agencés entre eux de façon unifiée et globale. La sémiotique va s'intéresser au fonctionnement de ce système et va décrire comment il est interprété par n'importe qui ; non pas comment chacun le comprend ou comment il faudrait le comprendre mais comment ses caractéristiques intrinsèques fondent un système de sens potentiellement interprétable par chacun comme par tous. La question du sens et de l'interprétation est au centre de l'étude sémiotique : pourquoi et comment ce système "fait sens" ?

Je prendrai comme exemple un site web (n'importe lequel fera l'affaire !). Pour expliquer le fonctionnement d'un site Internet, on peut se situer selon plusieurs points de vue : celui de l'internaute (interprétation) ou celui du technicien webmaster (production), de l'e-commerçant etc. Bref, autant de points de vue que d'acteurs dans la constitution et le fonctionnement du site. Tous les points de vue sont différents mais chacun se révèle pertinent.

Pour l'internaute, un site web est une interface graphique interactive et non une image statique. Cette différence est essentielle car elle induit une action volontaire et réfléchie de la part de l'internaute et… forcément un niveau de compréhension menant à cette action. Une étude sémiotique s'intéressera au contexte (quelle connaissance l'internaute a de l'internet et comment l'utilise-t-il ?) et au cotexte (ce site parmi d'autres, la question de l'hypertexte rentre en ligne de compte mais pas uniquement : quelle influence ont les sites visités avant…).

Pour autant, focalisons-nous sur le site web en lui-même ! Dans un premier temps, il doit être décrit. L'analyse viendra ensuite. Les différents éléments du site, le discours tenu, couleurs, liens, textes images, animations, vidéos, sons, polices : chacun sera d'abord pris indépendamment en tant que système autonome et décrit : éléments, composition, sens, discours, émetteur, destinataire, canal. Ensuite, une étude sera menée de la même façon pour tous les sous-systèmes rassemblés.

Enfin l'analyse commencera. Celle-ci cherchera comment le sens est produit à partir d'éléments concrets et basiques. La sémiotique est une discipline d'analyse et de description et non d'interprétation ou de jugement. Dans une orientation professionnelle, elle ne fait que servir de base à des préconisations non sémiotiques.

Pour une analyse de site web, je vous propose le document suivant qui ne vient pas de moi mais qui me semble bien fait. Je viens de le trouver sur le net : à ne reprendre que les considérations générales et le plan de l'analyse (non pas que le reste soit inintéressant mais pas directement lié à cette "explication").
http://mail.live.com/default.aspx?&ip=10.13.122.8&d=d4019&mf=0&rru=inbox

phonetique

Retranscrivez avec l'orthographe normale les groupes phonétiques suivants :
différents niveaux, avec corrigés et commentaires.



Codes de transcription

1er niveau : initiation

2ème niveau : confirmation

3ème niveau : approfondissement

4ème niveau : versification


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CONTACTER CE LIEN VOUS TROUVERZ LES EXERCISES EN DETAIL ET LEURS CORRIGéS
http://bbouillon.free.fr/univ/ling/Fichiers/phon/exercice/ex1.htm

Codes de transcription phonétique

La transcription utilisera l'Alphabet Phonétique International (API, en anglais : IPA), présenté à la page qui lui est consacrée. Rappelons qu'il n'est pas le seul, et que les étudiants de Lettres auront intérêt à connaître aussi l'Alphabet des Romanistes, qui présente des différences.

Quelques principes de base sont à préciser préalablement :

Il s'agit d'une retranscription de la langue orale. Il n'est par conséquent pas question de reproduire les caractéristiques de la langue écrite, ni ne se fier à l'orthographe, sauf quand les correspondances sont régulières. Ainsi, l'écrit détache les mots, car il repose sur une lecture visuelle qui nécessite de la clarté. Au contraire, l'oral les regroupe, car il repose sur une saisie auditive. Pour se convaincre de la différence, il suffit de réécrire un texte en supprimant les espaces blancs, il devient illisible ; à l'inverse, si on parle, ou si on lit le même texte mot par mot, et sans liaisons évidemment, la compréhension devient franchement difficile.

La transcription respectera donc les groupes naturels, selon le souffle, l'intonation, le rythme de la phrase. Il n'y aura pas de réponse unique sur ce plan, toutes les variantes de bon sens seront admises. On évitera de scinder le groupe nominal, sauf s'il est long, ou de détacher le COD du verbe, avec les mêmes réserves. Entre les groupes, on laissera un espace blanc.

La ponctuation est un code purement écrit, qui n'est d'ailleurs soumis à aucune règle véritablement stricte. Tout est question de coutume et de bon sens, et un auteur peut se permettre une ponctuation expressive. Les signes de ponctuation seront remplacés par d'autres codes. Ainsi, une barre verticale marquera une pause de la voix. Nous avons choisi ici de nuancer en développant un peu ce code : 1 barre pour une ponctuation faible (la virgule) ; 2 barres pour une ponctuation moyenne (comme le point-virgule) ; 3 barres pour une ponctuation forte (comme le point).

L'intonation ne peut plus être marquée par les points d'interrogation, etc. On remplacera ainsi les signes écrits : une flèche vers le haut pour le point d'interrogation (intonation montante), une flèche vers le bas pour le point d'exclamation (intonation descendante). Les points de suspension sont difficilement retranscriptibles. Dans un schéma détaillé, l'intonation peut être transcrite sous forme de ligne mélodique, une longue flèche à géométrie variable au-dessus de la transcription. Tous les moyens sont bons, du moment qu'ils sont compréhensibles. A la limite, les signes musicaux, si complets, sont les plus appropriés.
http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=4429918740398400540