la satire LSP

الجمعة، 18 ديسمبر 2009

. Définition et fonction DE LA SATIRE
La satire est une représentation critique et comique d'un défaut, d'un vice, d'un mensonge observé dans la réalité, sur le plan moral, politique ou social. Cette représentation peut prendre des formes diverses: poème (on a longtemps considéré la satire comme étant l'apanage de la poésie, elle constituait un genre poétique à part entière: témoin la tradition des poètes satiriques allant de Horace à Boileau), récit, théâtre, essai. Quelle que soit la forme qu'elle emprunte, la satire se présente toujours comme un texte orienté, engagé; le comique n'y est jamais gratuit. Elle a une cible située à l'extérieur du texte: cela peut être un comportement, une idée (dans Candide de Voltaire, la cible principale est la conception optimiste du monde proposée par des philosophes comme Leibniz), une personnalité publique, une institution, etc. L'auteur satirique perçoit le monde autour de lui comme un désordre, une absurdité, où la logique et la vérité ne sont pas respectées, mais bafouées, trahies. Refusant d'adhérer à ce monde, et au nom de la logique et de la vérité universelles qu'il partage avec les gens de bon sens, il choisit de l'attaquer avec une arme de choix: l'humour (le rire). En tournant en dérision tout ce qui appartient à ce monde, en grossissant, en caricaturant ses défauts et ses vices, il cherche à le discréditer, à le disqualifier, à dévoiler sa fausseté, son incohérence. Le rire satirique comporte du mépris, parfois même de l'agressivité, mais il écarte la passion, le tragique; la satire implique une distance, un détachement.

À travers cette dénonciation, l'auteur satirique poursuit un but précis: corriger le monde, rétablir un ordre perdu. Le discours satirique comporte donc deux aspects: d'une part, il y a la dynamique du rire et, d'autre part, la «morale’ ou la leçon ou le souci de vérité (toujours plus ou moins implicite) qui témoigne d'une volonté de changer les choses. L'équilibre entre ces deux éléments doit être maintenu pour éviter que la satire ne devienne une farce gratuite ou un texte moralisateur.

Comme la satire, le pamphlet est un discours orienté vers une cible extérieure: il dénonce, attaque des systèmes, des institutions, des personnalités publiques, etc. Cependant, il n'implique pas de détachement, de distanciation: le pamphlet est le genre le plus engagé qui soit. Il s'écrit non pas dans une distance ironique, mais au plus près du monde, dans la confusion et la violence du monde qu'il dénonce. Discours hybride, il est constitué d'éléments appartenant à l'essai, à la satire, à la polémique et à l'invective. Il joue le rôle de révélateur des défauts et des failles d'un système; il dévoile l'imposture généralisée (dans les moeurs, dans le langage, etc.), l'aliénation dont chacun est victime; il témoigne de l'incohérence, de l'absurdité du monde. Comme le satiriste, mais sur le mode passionné, le pamphlétaire cherche à rétablir un ordre perdu. Il n'est pas étonnant que le pamphlet se soit épanoui à des époques caractérisées par un grand désordre, une grande effervescence sociale: ex.: Révolution française, Révolution tranquille au Québec, Mai 68.

L'épigramme, à l'origine, n'était pas satirique: dans la Grèce antique, elle était inscrite dans la pierre et faisait l'éloge des guerriers, des athlètes. Elle s'est peu à peu transformée pour devenir une petite pièce de vers portant sur toutes sortes de sujet, traités sur un mode léger: l'amour, l'amitié, etc. C'est Martial qui le premier a donné une tournure satirique à l'épigramme: à partir de lui, elle devient un moyen privilégié d'attaquer un ennemi, de se moquer des gens et des moeurs. Cette attaque, cette moquerie se fait par le truchement d'un trait piquant, d'un mot d'esprit qui termine le poème. Ainsi, comme la satire et le pamphlet, l'épigramme est tournée vers une cible, elle témoigne de la même volonté de dégrader, de discréditer; elle cherche à agir sur le monde. Cependant, elle n'a pas la même portée que les deux autres genres: ses cibles font souvent partie d'une société plus ou moins close, à laquelle tous n'ont pas accès (cf. Martial et Léautaud, où les attaques sont souvent dirigées contre des ennemis personnels de l'auteur).

La parodie se définit comme l'imitation non sérieuse d'un texte (ex.: Virgile travesti), d'un genre (ex.: Don Quichotte) ou du style d'un auteur (ex.: texte no 4, Écrire à peine parler). C'est une reproduction qui souligne les défauts du texte, du genre ou du style d'un auteur en les grossissant, en les caricaturant. Elle imite en déformant, en travestissant (ex.:changement de ton: on passe du tragique au burlesque), dans une intention ironique. La cible de la parodie, c'est la plupart du temps un texte canonique, un auteur *laquo;sérieux»: subversion des formes littéraires qui font autorité. Mais ce texte ou cet auteur qu'elle attaque, elle a besoin de lui pour exister; elle n'a pas d'existence autonome. Alors que la satire porte surtout sur la fonction référentielle du langage, sur le monde situé hors du texte, la parodie joue davantage sur la fonction poétique du langage, sur le signifiant.

4. Origines et postérité.
Origines.
L'origine de la satire n'est sans doute pas très éloignée de celle du rire. Il y a eu chez l'être humain prise de conscience de soi et des autres, prise de distance qui lui a permis de porter un jugement sur les êtres et les choses. Conséquence: découverte des défauts, des discordances dans l'ordre du monde. Par la moquerie, l'être humain a cherché à révéler ces défauts, ces discordances, dans l'espoir de les corriger, de changer les choses.
La satire est apparue dans les premiers moments de la littérature occidentale (cf. Archiloque). Toutefois, elle n'a commencé à se développer comme genre littéraire qu'après l'épanouissement de la comédie en Grèce et à Rome. Elle a emprunté à la comédie (dont l'objectif premier était de faire rire) ses procédés parodiques pour les utiliser à des fins de critique politique, sociale et morale.

Postérité.
L'épigramme est tombée en désuétude.
La satire est plus que jamais dispersée dans d'autres genres littéraires: on la trouve dans un grand nombre de textes (surtout romans et pièces de théâtre), mais elle n'occupe pas toute la place (ex.: L'Avalée des avalés de Ducharme). En revanche, elle s'est épanouie d'une manière importante dans le domaine de la chanson depuis une trentaine d'années: on n'a qu'à penser à des chansonniers comme Brassens, Ferré, Brel, Leclerc et, au Québec, Richard Desjardins; la critique sociale est au coeur de leurs préoccupations.
Le pamphlet, genre très lié aux circonstances, semble avoir perdu un grande partie de sa popularité. Cela peut s'expliquer par le déclin des idéologies moralisatrices, remplacées par de la communication.
http://www.cafe.edu/genres/n-satire.html

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